L’estime de soi
Parmi les nombreuses applications de la sophrologie, il y a celles liées à l’estime de soi…encore un sujet d’actualité ! Toutefois, le terme est à la fois galvaudé et quelquefois mal compris.
Aussi, il convient de définir l’estime de soi, avant d’aborder les (bonnes) façons de la valoriser.
Une ou plusieurs estimes de soi ?
Le terme « estime de soi » est assez récent et s’est généralisé en France, vraisemblablement à l’issue du courant « New Age » et des courants comportementalistes venus des États-Unis. Longtemps, on parlait « d’amour-propre », pour tenter de qualifier une saine confiance en soi. Mais cette expression donnait une dimension affective du rapport à soi : mêlée à des considérations religieuses ou morales ou à certains principes éducatifs conservateurs. Il n’était pas rare que l’on confonde l’amour-propre avec l’égoïsme, le manque de modestie, voire l’absence de morale. Des relents que l’on retrouve encore aujourd’hui lorsque l’on parle de basse ou de haute estime de soi : tantôt la personne sera considérée comme « faible » ou « fragile », tantôt comme « prétentieuse » ou « nombriliste ».
En l’espèce, c’est l’effet miroir qui opère : si une personne est jugée faible ou prétentieuse, c’est toujours par rapport à ses valeurs personnelles !
Or, l’estime de soi, est précisément le jugement ou le regard que porte un individu sur lui-même et ses propres valeurs. L’estime de soi dépasse donc la notion de « confiance en soi », qui renvoie « uniquement » à des capacités ou à une aptitude. Elle repose sur un triptyque que l’on pourrait résumer de la façon suivante :
- L’identité : qui suis-je ? Mes origines, mon parcours, mes réussites, mes échecs, mes qualités, mes défauts…
- Les actes : mes réalisations sont-elles en accord avec mes souhaits et mes objectifs ? Existe-t-il un écart important entre ce que je suis et ce que j’aimerais être ? Suis-je « digne » de l’affection, de l’amour des autres ?
- La fréquence : quand et à quel moment suis-je en accord avec moi-même ? Ou, à l’inverse, quand et à quel moment, ai-je l’impression d’être insatisfait, d’être déçu de moi-même, triste ? Quand est-ce que ma relation aux autres était-elle viciée par des artifices ou des doutes sur moi-même ?
Certains spécialistes estiment qu’il n’existe pas une seule et même estime de soi, mais que celle-ci serait à géométrie variable, selon les situations et les circonstances de la vie.
Si cette question n’est pas tranchée, il y a toutefois quelques certitudes :
- l’estime de soi implique toujours l’amour de soi, la vision que l’on porte sur soi, la confiance en soi et l’équilibre de l’ensemble de ses convictions.
- une basse ou démesurée estime de soi compliquent voire empêchent les rapports à soi et aux autres.
Pour autant, tout cela n’est pas figé : il existe des moyens de reconstruire, de protéger voire de nourrir l’estime de soi.
La valorisation de l’estime de soi.
Une éducation saine et équilibrée, « sans trop, ni trop peu », l’amour inconditionnel que l’on a pu recevoir forment les fondations d’une bonne estime de soi. Par ailleurs, la vie distille souvent son lot de « coups », qui représentent autant d’atteintes à l’estime de soi : des paroles entendues par l’enfant que nous étions puis par l’adulte que nous sommes « tu ne vas pas y arriver », « il est meilleur que toi », « ce sport n’est pas fait pour toi », des images (la photo du top model, la plastique de l’athlète), du pouvoir (le culte de la réussite, de la performance), des comparaisons incessantes, des moqueries répétées etc.
A tort, et la société nous y pousse, beaucoup de personnes pensent que l’estime de soi se trouve valorisée par un « look », un vêtement, une voiture, un milieu « branché », etc.
Dans cette conception, l’estime de soi se trouverait dans des signes extérieurs, qui nous permettraient de nous aimer, de nous faire remarquer, de nous sentir supérieur, en quête de perfection peut-être.
Pourtant, en agissant ainsi, nous ne consolidons pas l’estime de soi : nous évitons le manque, certainement pour ne pas avoir à affronter une non-satisfaction profonde, qui renvoie à des frustrations, à des peurs parfois anciennes.
Nous savons désormais que l’estime de soi se construit sur une recherche de satisfactions réelles et non pas sur l’évitement d’un manque. Autrement dit, il ne s’agit pas d’autophilie et d’une course à l’égo comme le pensent beaucoup de personnes. Elle trouve sa source dans la réalité de l’individu et dans ses valeurs existentielles.
On comprendra donc aisément l’intérêt majeur de la sophrologie pour nourrir l’estime de soi ou, pourrions-nous dire, le meilleur de soi…
En effet, la « réalité objective », principe fondamental de la sophrologie, développe les perceptions que nous avons de nous-mêmes et de notre environnement à l’instant présent.
La sophrologie permet donc de consolider la relation à soi et au monde qui nous entoure.
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