
Norme AFNOR : Catherine Aliotta répond à vos questions
Le 31 janvier 2019, AFNOR a annoncé la création d’une commission de normalisation dédiée au métier de sophrologue. Un projet de taille initié par la Chambre Syndicale de la Sophrologie dont l’une des missions est d’aboutir à une pleine reconnaissance de la profession.
Vous avez été nombreux à souhaiter en savoir plus sur cette avancée majeure. Aujourd’hui, Catherine Aliotta, Présidente de la Chambre, répond à vos questions sur le sujet.
Question : A quel moment ce projet est-il né ?
Catherine Aliotta : Nous l’avons initiée en 2016 après avoir consulté nos membres en Assemblée générale et, il nous a fallu de la pugnacité pour qu’AFNOR accepte de créer cette commission. C’est pourquoi aujourd’hui, les membres du Conseil d’Administration de la Chambre et moi-même sommes fiers de voir enfin aboutir notre démarche. Car ce simple fait est déjà la marque d’une grande reconnaissance de notre métier.
Question : La Chambre est-elle la seule à avoir initié ce projet ?
Catherine Aliotta : Oui, la Chambre a entièrement initié et financé la création de cette commission. Cependant, toutes les instances de la sophrologie ont été conviées à y participer lors de la commission du 31 janvier 2019. Chacune doit maintenant décider si elle souhaite y participer.
Question : Pourquoi la Chambre a-t-elle entrepris cette démarche ?
Catherine Aliotta : La sophrologie se développe à grand pas et il devient important de poser un cadre officiel aux pratiques des sophrologues. C’est une demande qui émane des sophrologues, mais aussi de tous les utilisateurs des prestations des sophrologues comme les médecins, les mutuelles ou les usagers.
Question : Les Titres RNCP de sophrologue ne fournissaient-ils pas déjà ce cadre ?
Catherine Aliotta : Non, car les titres RNCP sont des référentiels de certification propres à chaque école. Ils attestent de leurs méthodes d’évaluation. La norme, elle, s’emploie à définir ce qu’un sophrologue peut ou ne peut pas faire, peu importe la formation suivie ou le diplôme obtenu. Elle offre donc une visibilité complète aux usagers des sophrologues.
Question : Et que dire alors des critères définis par les Etats généraux de la formation en sophrologie ?
Catherine Aliotta : Là aussi, ces critères sont propres à certaines écoles qui se sont entendues entre elles sur un type de cursus, ils n’ont rien d’officiel. De plus, ces Etats généraux ne regroupent qu’un trop petit nombre d’écoles pour être représentatifs.
A contrario, la force d’une norme est de mettre autour de la table, à la fois les professionnels de la sophrologie, mais aussi toutes les personnes extérieures ayant un intérêt pour la prestation des sophrologues, comme les associations de consommateurs, les assureurs, les représentants des ministères, les associations de malades, les soignants, etc. Ils peuvent ainsi exprimer ce qu’ils attendent de la prestation d’un sophrologue.
Question : Que va apporter cette norme aux sophrologues ?
Catherine Aliotta : Elle leur permettra de valoriser la qualité de leur prestation, vu qu’elle sera conforme aux bonnes pratiques décidées par cette commission de normalisation. Elle sécurisera également leurs clients (particuliers, cliniques, entreprises, etc.), leurs prescripteurs (médecins, associations, etc.) et leurs partenaires (assureurs, banquiers, bailleurs, etc.), puisqu’ils pourront se référer à un texte officiel qui décrit leurs prestations.
Elle permettra enfin de pérenniser leur activité économique, car comme les prestations seront clairement définies et contrôlables, alors chacun pourra conseiller ou prescrire leurs prestations.
Pour preuve, nous avons commandé un sondage à BVA qui décrit que la norme inciterait 58% des personnes à essayer la sophrologie, lorsqu’elles en ont une bonne image au préalable, mais surtout qu’elle inciterait 14% des personnes à expérimenter la sophrologie, malgré leur a priori négatif.
Question : En tant que professionnel, une norme peut faire peur. Les sophrologues ont-ils matière à s’inquiéter ?
Catherine Aliotta : Non, je veux rassurer les sophrologues, cette norme sera un texte officiel, mais pas un texte réglementaire (non obligatoire). Cela veut dire que chaque sophrologue pourra décider de s’y conformer, uniquement s’il le souhaite. Il faut le voir comme un moyen de progresser plutôt que de contrôler.
Question : Quelles sont les prochaines étapes de la commission ?
Catherine Aliotta : La commission va se réunir régulièrement pendant deux ans environ, afin de définir ce qui figurera dans cette norme. Elle aura la charge de poser le cadre de la pratique du sophrologue et donc les limites que l’on souhaite y fixer avec tous les acteurs autour de la table. Je pense que le meilleur moyen pour que le sophrologue trouve sa place est de définir où il se situe parmi tous les acteurs du bien-être.
La Chambre et sa Présidente Catherine Aliotta espèrent avoir répondu à toutes vos questions et ne manqueront pas de vous informer sur l’avancée des travaux de normalisation.
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