Acouphènes : une étude scientifique valide l’efficacité de la Sophrologie
Une récente étude parue dans la revue scientifique The European Annals of Otorhinolaryngology* valide enfin l’efficacité de la sophrologie dans le traitement des acouphènes subjectifs (95% des acouphènes en France). Une avancée majeure qui contribuera à une plus grande reconnaissance de la méthode auprès de la communauté scientifique, et ainsi à une meilleure prise en charge des patients acouphéniques.
Des résultats très prometteurs
Cette étude publiée le 30 avril 2020*, porte sur une population de 140 patients acouphéniques. Tous ont bénéficié d’un cycle complet de 6 à 8 séances de sophrologie sur une période de 2 à 4 mois et d’un protocole de séances spécialement développé pour la prise en charge des acouphènes.. Un accompagnement thérapeutique assez court au regard des bénéfices apportés par la méthode.
En effet, les résultats de cette étude montrent qu’une prise en charge sophrologique adaptée aux acouphènes entraîne une amélioration de l’état des sujets acouphéniques (136 patients sur 140), qu’elle permet d’obtenir une diminution significative du handicap et une amélioration de la qualité de la vie chez des sujets souffrant d’acouphènes subjectifs.
20 millions de Français touchés par les acouphènes
Selon la dernière enquête dévoilée le 12 mars 2020, les acouphènes toucheraient plus de 20 millions de Français. Et pour 77% d’entre eux les bruits et nuisances sonores auraient des conséquences négatives sur leur état psychique et physique. En France, comme partout ailleurs, les acouphènes sont un véritable problème de santé public.
Et pour cause, seuls 5% de ces bruits parasites sont des acouphènes dits « objectifs » c’est-à-dire qui correspondent au bruit d’un organe interne, avec traitement possible à la clé. Pour le reste, 95% des acouphènes sont dits « subjectifs ». Ils prennent la forme de bourdonnement ou de sifflements perçus uniquement par le patient, avec très peu de traitements proposés.
La sophrologie est d’ores et déjà proposée par les médecins ORL. Mais aucune étude récente n’avait jusqu’à présent permis d’établir un lien significatif entre la pratique de la sophrologie et la réduction des symptômes acouphéniques. Aujourd’hui, publiée, cette étude permettra très certainement de mieux prendre en charge les patients qui souffrent de ces bruits parasites et invalidants.
La Chambre Syndicale de la Sophrologie félicite la directrice de l’étude, ainsi que toute l’équipe de sophrologues pour ce travail de recherche.
La Sophrologie proposée par les médecins ORL sur C8 – avec Catherine Aliotta :
*Grevin P, Ohresser M, Kossowski M, Duval C, Londero A. First assessment of sophrology for the treatment of subjective tinnitus, European Annals of Otorhinolaryngology, Head and Neck Diseases Volume 137, Issue 3, May 2020, Pages 195-199
« DROIT DE REPONSE du Docteur Alain LONDERO
A la suite de la publication de l’étude intitulée « Première évaluation de la prise en charge
sophrologique des acouphènes subjectifs » dont je suis co-auteur, publiée dans la revue à comité de
lectures les Annales françaises d’Oto-rhino-laryngologie et de Pathologie Cervico-faciale, Volume
137, n°3, juin 2020, pages 180 à 185 (l’« Etude »), je regrette la diffusion de l’article intitulé
« Acouphènes : une étude scientifique valide l’efficacité de la Sophrologie » (l’« Article »)
notamment sur le site internet de la Chambre Syndicale de la Sophrologie, dont Madame Aliotta est à
la fois la Directrice de la publication et la Présidente.
Cet article comporte des erreurs, approximations et amalgames qui me contraignent à rappeler les
conclusions qui peuvent être raisonnablement tirées des résultats de cette Etude :
1. Les objectifs de cette première évaluation, sans comparaison à un groupe contrôle, était de
déterminer si le protocole de sophrologie adapté spécifiquement à la prise en charge des acouphènes,
développé et enseigné par Madame Patricia Grévin, et appliqué par les 17 sophrologues ayant
participé à l’étude, permet ou non d’atténuer le handicap associé à la perception acouphénique à
travers un questionnaire THI (Tinnitus Handicap Inventory) rempli par le patient en début et en fin de
protocole. L’Etude ne vise pas tous les protocoles sophrologiques ni la sophrologie en général
dans la prise en charge des acouphènes ; il est donc vain de tenter de lui faire dire autre chose
que ce qu’elle dit.
2. Il s’agit d’une première évaluation, sans comparaison à un groupe de contrôle. D’autres études
complémentaires de plus grande ampleur et à la méthodologie rigoureuse seraient nécessaires pour
comparer le protocole proposé à un groupe contrôle ou à des prises en charge validées comme les
thérapies cognitives et comportementales. Cette Etude ne valide pas l’efficacité de la Sophrologie
dans le traitement des acouphènes subjectifs.
3. La méthode présentée ne constitue pas, en soi, un « traitement » des acouphènes. La prise en
charge a été réalisée dans le cadre d’un parcours de soin multidisciplinaire. 90 % de la population
avait consulté au préalable un médecin, seul habilité à porter un diagnostic causal et à guider le(la)
patient(e) dans la prise en charge thérapeutique.
4. Enfin, je me dissocie de la vidéo mise en ligne à la suite de l’Article : « La Sophrologie
proposée par les médecins ORL sur C8 – avec Catherine Aliotta ». En effet, je n’ai pas participé à
ce reportage. De plus, l’Etude menée ne me permet pas, à ce jour, de recommander la
sophrologie de manière générale dans le traitement des acouphènes, ni les protocoles enseignés
par Madame Aliotta en particulier, qui n’ont pas été analysés dans l’Etude. »
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